On vous parlait la semaine dernière du retour de Flappy Bird. Depuis, l'annonce a créé une véritable polémique dans la sphère du gaming. Je vous propose que l'on fasse le point sur ce "drama" pour bien comprendre ce qui se joue autour du nouveau Flappy Bird, entre dépôt de marque et blockchain.
Pour bien comprendre tous les tenants et aboutissants de cette histoire, il faut d'abord revenir en 2014, lorsque Flappy Bird est retiré des stores à la décision de Dong Nguyen, le créateur du jeu.
Si aujourd'hui, en 2024, les jeux ferment car ils ne génèrent plus assez d'argent, c'est loin d'être le cas de Flappy Bird qui produisait à l'époque plus de 50 000$ de revenus quotidiens (à ce titre, c'était le jeu le plus lucratif du Play Store). Si Flappy Bird a disparu des stores du jour au lendemain, c'est à cause de ce qu'il est devenu pour bon nombre de joueurs, à savoir, une véritable addiction.
« Flappy Bird a été conçu pour être joué en quelques minutes, lorsque vous êtes détendu [...] Mais c'est devenu un produit qui crée une dépendance. Je pense que c'est devenu un problème. Pour résoudre ce problème, il est préférable de supprimer Flappy Bird. C'est fini pour toujours ».
Son créateur a déclaré dans une interview à Forbes en 2014 qu'il se sentait coupable d'avoir rendu addicts une bonne partie de la communauté et que ce sentiment de culpabilité était trop lourd à porter. A la fermeture de Flappy Bird en 2014, Dong Nguyen a réalisé une demande pour déposer la marque auprès du Bureau américain des brevets et des marques de commerce.
En 2024, Gametech Holdings a intenté une action en justice contre Dong Nguyen dans le but d'acquérir les droits de Flappy Bird. Contre toute attente, le créateur original du jeu n'a jamais tenté de les récupérer et ne s'est d'ailleurs jamais manifesté auprès des autorités compétentes.
La marque Flappy Bird, inactive depuis 2014, a été considérée comme abandonnée, ce qui a permis à Gametech Holdings de récupérer les droits gratuitement, puis de les céder à la Flappy Bird Foundation (on ne connaît pas le montant de cette transaction).
Nguyen est ressorti de son silence dès l'annonce du retour de Flappy Bird pour expliquer qu'il n'était pas à l'origine du projet et qu'il était contre les crypto. Ce qui nous mène à notre deuxième point.
C'est en fouillant le site du nouveau Flappy Bird que les internautes ont déniché une page maintenant supprimée mentionnant, entre autres, Solana et le Web 3.
Solana n'est autre qu'une plateforme de blockchain possédant sa propre cryptomonnaie, le SOL et permettant d'échanger des cryptomonnaies et de générer des NFT.
D'après la page supprimée, Flappy Bird serait disponible sur cette plateforme et utiliserait également le Web 3, un espace décentralisé construit à partir de la blockchain open-source et sans intermédiaire (comprenez, sans intervention des grandes entreprises de la tech). Le Web 3 est détenu par les utilisateurs qui peuvent le faire évoluer en permanence.
Faut-il donc en déduire que le nouveau Flappy Bird serait un blockchain game en Play-to-Earn comme Axie Infinity ou Ni No Kuni par exemple ? Eh bien, peut-être.
Lundi, Flappy Bird est arrivé sur Telegram avec un event limité dans le temps appelé "Flap-a-TON", consistant à "miner des points avant que le Flappy Bird entièrement remanié ne soit lancé sur le Web 2 et le Web 3". Le TON fait en réalité référence au Ton Blockchain, un réseau open-source développé par Telegram possédant également sa propre cryptomonnaie, le Toncoin.
Cet event sur Flappy Bird est donc orienté Play-to-earn et propose même d'accéder à un portefeuille de crypto, en plus des mécaniques de F2P classiques que l'on connaît.
Voici la raison supplémentaire qui nous pousse à penser que Flappy Bird serait, au final, un jeu basé sur la blockchain. En nous renseignant, on a appris que la Flappy Bird Foundation était détenue par un certain Michael Roberts, développeur, game designer, creative director et également fervent défenseur de la blockchain. Celui-ci détiendrait effectivement le studio 1208 Productions, pionnier du Web 3.
On peut alors se demander si le fait que Flappy Bird puisse être un Play-to-Earn est un problème en soi. On sait que tout ce qui touche aux cryptomonnaies et à la blockchain est sujet à controverse. Mais est-ce plus problématique que les microtransactions, les monnaies in-game (d'ailleurs pointés du doigts par les associations européennes) ou les pratiques mensongères des gacha ? Je vous laisse libre de répondre à cette question.
Quoi qu'il en soit, vous en savez maintenant un peu plus sur le drama qui se joue à l'heure actuelle autour de Flappy Bird. Beaucoup de ces informations devront être confirmées lorsque le jeu sera sorti sur navigateur et sur les stores et à ce moment là, chacun pourra choisir d'y jouer, ou non !
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