Retour en force des tests ! On se retrouve aujourd’hui pour le test de Torchlight Infinite, un hack’n slash RPG coloré disponible en beta sur Android via TapTap et sur iOS avec Testflight. On est ici face à une licence majeure qui tente de s’imposer sur mobile avec des combats chargés d’action et un monde ravissant à explorer. Mais qu’en est-il vraiment sur la surface ? Je vous donne mon avis sur Torchlight Infinite.
Contexte et scénario du jeu
200 ans après les évènements canoniques de la licence Torchlight, les peuples du monde se sont résignés à l’idée d’utiliser l’Ember comme source d’énergie, pour faire fonctionner leur machines toujours plus puissantes et consommatrices de carburant. Plutôt que de polluer la terre avec tout un tas de substances à la manière des humains du 21ème siècle sur la planète Terre, ils ont choisi de se tourner vers une énergie chaotique, qui, du coup, est en train de tout détruire et de tout corrompre en dehors des villes, rendant la situation de plus en plus instable. Ne voyez aucun parallèle entre ce test Torchlight Infinite et votre vie actuelle, on est dans un monde imaginaire, voyons.
Au milieu du désastre, vous êtes l’un des héros des forces spéciales Torchlight. Un héros dont la puissance n’a d’égal que l’ego que vous mettez dans vos punchlines lorsque vous abattez un ver de terre d’un coup maîtrisé, du style “Fourmi, je te présente la botte”. Vous pourrez jouer, au choix, le Berserker guerrier avec option tourbilol, le tireur Divineshot, la Frostfire de feu et de glace, le mage Spacetime Witness et le Nain invocateur de sbires pour parcourir le monde de Leptis.
Une absence de mise en scène cruciale
Malheureusement, à ce stade de la beta et à mon avis, Torchlight Infinite manque cruellement de cinématique travaillée pour présenter son univers aux nouveaux joueurs. Même chose in-game, lors de vos aventures, l’histoire ne s’imposera jamais à vous pour vous faire vivre des moments forts. Elle restera en retrait, dissimulée derrière des scènes coupées tournées dans le moteur de jeu, sans voix-off, ou derrière des dialogues de PNJ que vous ne lirez sûrement jamais.
Mais est-ce qu’on joue vraiment à un hack’n slash pour son histoire ? Pas forcément. En tous cas, l’arc narratif de ce test Torchlight infinite souhaite proposer un nouveau départ pour la licence, avec l’Ember au cœur du quotidien de tous.
Torchlight Infinite et ses milliers de monstres
Si on peut passer l’éponge sur une histoire un peu creuse ou bien cachée, on mise tout sur le gameplay. Pour les action rpg à ambiance forte, il nous faut au moins des ennemis à gogo. Fans de la licence Torchlight, vous trouverez dans cet opus de nombreux monstres et environnements à explorer. Les créatures grotesques et putrides tomberont par milliers sous votre lame, vos tirs, vos sorts, ou vos sbires vengeurs.
De ce côté, le beta test Torchlight Infinite ne vous décevra pas, mais il vous lassera peut-être. À force d’être le maître du monde et de tuer en trois coups maximum tout ce qui croise votre route, vous aurez un peu l’impression de mettre des coups dans le vent, sans réel challenge.
Heureusement, des boss sont là pour relever le niveau (littéralement), soit en fin de carte soit en tant que mini-boss via une jauge de corruption. Si vous connaissez la licence, la mécanique de corruption se rapproche des totems ou pierres tombales que l’on pouvait croiser dans TL 1 et 2 pour faire apparaître plusieurs vagues de monstres et obtenir du loot supplémentaire.
Les boss proposent des patterns d’attaque différents et intéressants, mais ne permettent pas de relever le manque de saveur général de vos affrontements. À mon avis, dans Torchlight Infinite même la mort n’est pas assez punitive pour vous faire regretter le goût de la vie. Vous n’y perdez ni loot ni élément important. D’ailleurs, les boss ne reprennent pas leur vie lorsque vous n’êtes plus dans la salle. Donc, même si vous les attaquez avec une brindille, vous finirez par les battre et récupérer tous les drops. Je regrette aussi l’absence de chests de fin de boss qui donnaient un réel sentiment d’accomplissement. J’aimais vraiment ouvrir leur coffre à bijoux en me disant que je l’avais bien mérité.
Un système de loot un peu brouillon pour ce test de Torchlight Infinite
Côté loot, la refonte du système de progression rend le drop un peu brouillon. Les stats sont nombreuses et pas toujours très claires, l’auto-loot ne marche pas, ni l’auto-équipement et vous finirez par détruire ce que vous avez dans les poches plutôt que prendre le temps d’aller les revendre, puisque les familiers habituels de Torchlight ne sont pas au rendez-vous. Ou plutôt, ils ont été remplacés.
À leur place, on découvre les esprits de pacte, des bestioles qui vous suivent partout comme un compagnon, mais qui ont trop d’honneur pour vous apporter le café ou accepter de rapporter vos courses en ville chez le marchand. En plus, ils sont moins mignons que mon chien papillon de TL 2.
Quoi qu’il en soit, vous pouvez améliorer ces esprits de pacte, choisir lequel vous suivra, et améliorer votre personnage avec une multitude de builds.
Système de talent et absence du swap d’équipement
Même si le jeu manque de challenge, les amateurs de systèmes de progression ouverts apprécieront certainement la liberté de build de Torchlight Infinite. Les embranchements de spécialisation sont nombreux et peu coûteux, et le reset de vos talents est totalement gratuit jusqu’au niveau 75, ce qui vous permettra d’explorer des combinaisons de pouvoirs très variées sans crainte.
Pour avoir testé Torchlight Frontiers, maintenant connu sous le nom de Torchlight 3, pendant ses premières alpha, je suis un peu déçue que les devs ne se soient pas inspirés du système de statue d’équipement, qui permettait de switch rapidement entre plusieurs panoplies d’équipement, en ville ou dans une instance personnelle. Avec un challenge plus relevé et ce switch d’ensemble, on aurait pu avoir des builds très situationnels qu’il vaudrait le coup de prendre le temps à theorycraft.
En plus de la versatilité des compétences et des talents, on pourra régler ses armes et les améliorer, même si j’ai du mal à y voir de l’intérêt vu la facilité avec laquelle on traverse n’importe quel niveau, même après des heures de jeu.
Un massacre à grande échelle… mais qui manque de saveur
Dans ce beta test Torchlight Infinite, peu importe que vous ayez les yeux en face des trous ou derrière la tête, si vous spammez vos attaques, vous traverserez les rangs d’ennemis comme si vous coupiez dans du beurre. Ceux qui aiment le goût du sang et des centaines de cadavres au sol, au milieu d’un feu de joie d’explosions, seront ravis du massacre, mais je pense qu’ils perdront ces sensations au fil des niveaux à cause du sentiment de lassitude progressif. Torchlight Infinite manque tout simplement un peu de saveur. Au moins, il n’a pas de mode auto, c’est déjà ça !
Oubliez aussi la coop et le PvP qui sont absents dans cette beta. Vos interactions avec les autres joueurs se limiteront aux discussions dans les différents channels ou aux échanges via la place de marché, ce qui est plus que dommage quand on connaît la concurrence que Diablo Immortal apportera bientôt à Torchlight Frontiers sur ces éléments de jeu.
Graphismes et ambiance de Torchlight Infinite
Côté ambiance, le test de Torchlight Infinite s’est fait dans un calme étonnant. Même si les environnements sont très beaux et les VFX bien faits, la bande-son manque de relief en comparaison de toute l’action sur le terrain. Les quelques punchlines du héros viennent relever un peu l’ensemble, mais, en jouant la Frostfire, je dois avouer que ses phrases sont extrêmement classiques.
Dans ce test, Torchlight Infinite manque un peu d’âme dans les finitions. Pourtant, c’est un jeu qui veut bien faire. Le titre est ambitieux est très optimisé, aussi bien pour votre batterie avec les différents niveaux de réalisme que par la simplification de ses nombreux systèmes RPG. Il propose une prise en main rapide et efficace avec un niveau général meilleur que celui du marché. Mais plus les niveaux passent et moins vous sentez que votre interaction avec le jeu, en tant que preneur de décision, a de l’importance.
D’ailleurs, à mon avis le level design de Torchlight Infinite viendra renforcer cette impression, à cause des maps trop linéaires, parfois même quasiment copiées/collées d’une zone à l’autre, certainement par besoin de remplissage à ce stade de test. Malgré tout, l’univers de Torchlight reste visuellement plaisant et exotique, alors je trouve dommage que le reste du contenu ne parvienne pas à le sublimer. Graphiquement, les développeurs ont fait un choix simple : bloquer la modification des tenues par l’équipement, pour proposer des achats cosmétiques.
Review du modèle économique
Pour le modèle économique, le beta test Torchlight Infinite veut là aussi faire les choses bien. Le titre se limite à des achats purement cosmétiques, un pass de bataille et des familiers. C’est du pur modèle free-to-play. Les familiers sont ainsi disponibles via un système de lootboxes tandis que les costumes d’équipement peuvent s’acquérir directement. Au moins, cela ne viendra pas nuire au reste de l’expérience.
Même si c’est frustrant, en tant qu’aventurier, de ne pas pouvoir porter visuellement ce que l’on a looté, c’est un choix qui se comprend. Et puis, tant qu’il n’y a pas de co-op, on n’a pas besoin de baver sur la tenue stylée de son voisin, alors ça ne dérange pas franchement l’expérience de jeu. En tous cas, ce n’était à mon avis pas le cas pendant la beta.
Conclusion de mon avis sur Torchlight Infinite
En conclusion de ce test Torchlight Infinite, il est évident que le monde de Leptis n’est pas tout rose. Il y a de bonnes idées de gameplay et des réussites visuelles, mais leur mise en place n’en est qu’à sa phase de test, et l’âme du jeu semble absente, comme si elle avait déjà été corrompue par sa propre Ember.
Quoi qu’il en soit, la cible n’est pas la même que pour un Diablo Immortal, plus sombre et plus technique qui a fait le choix de rester sur des systèmes classiques pour proposer une adaptation fidèle à sa licence. Il sera intéressant de pouvoir comparer ces deux titres à leur lancement complet, et peut-être même à Undecember qui souhaitait se lancer en 2022.
Points positifs
Jolis environnements
Builds très variés
Simplification adaptée au mobile
Achats cosmétiques
Points négatifs
Bande-son assez plate
Trop facile, lassant
8.0
5 votes
Note des joueurs sur Torchlight Infinite
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Mobi.gg
Histoire - 7
Gameplay - 8
Ambiance - 9
Modèle économique - 8
Yaya
Yaya n'aurait jamais dépensé un seul centime en jeu mobile. Du moins, c'est ce que dit la légende.